Rabbi chneor Zalman
Le Rabbi Chnéor Zalman de Liadi appelé aussi l’Admour Hazakène ou encore le Baal haTania est né le 18 elloul de l’année 5505 (1745) dans les environs de la ville de Lyozna de l’union du tsadik Rabbi Barou’h et de la Rabbanit hastidkanit Rivka, tous deux comptant parmi les disciples du Baal Chem Tov.
À cinq ans :
Les portes de la Thora s’ouvrirent à lui, il comprenait clairement et dans tous leurs détails les sujets les plus ardus, il eut une réussite extraordinaire dans l’étude et la connaissance de la Thora.
À douze ans :
Le jeune Zalman expose devant les sages de la ville « les lois de la sanctification du mois » du Rambam, les sages en furent littéralement ébahis.
À 13 ans :
Le jour de sa bar-mitsva, il est appelé Rav, Maître et Juge par les érudits et guéonim de l’époque.
À dix huit ans :
Il a une connaissance parfaite de tout le talmud et de ses commentateurs.
A 20 ans
Il rejoint la « congrégation Sainte », les disciples de Rabbi Dov Beer le « Maguid de Mézéritch » successeur du Baal Chem Tov.
Citons quelque uns de ces hommes d’exceptions :
- Rabbi Mendel de Horodock,
- Rabbi Barou’h de Métziboz (petit fils du Baal Chem Tov),
- Rabbi Zoussia de Anipoli, son frère Rabbi Elimélè’h de Lizinsk,
- les deux frères, Rabbi Meïr de Nichklechbourg et Rabbi Pin’has le « Baal Ahaflaha » qui deviendra le Rav de Francfort (le ‘Hatam Soffer sera l’un de ses élèves),
- le Rav Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev,
- Rabbi Aharon de Karlin,
- Rabbi Avraham de Kalisk,
- le Chpolèr Zèïdé etc.
Parmi tous ces géants de la Thora, imprégnés d’inspiration Divine, Chnéor Zalman est le plus jeune.
Pourtant, lorsque du ciel on accorde au Rabbi Dov Beer le privilège de choisir l’un de ses disciples pour écrire le Choul’han-Arou’h, c’est Chnéor Zalman que supplie le « Maguid », d’accepter le mérite d’accomplir cette sainte tâche.
Quelle était la nécessité d’un tel ouvrage ?
Pendant les deux cents ans qui séparent la rédaction du Choul’han Arou’h de Rabbi Yossef Caro en l’année 5325 et celui du Rabbi Chnéor Zalman en l’année 5531, de nombreux Maîtres, dont les avis sont, sur de nombreux points, divergents viennent commenter, compléter et « actualiser » les lois rapportées par le Mé’habèr.
Citons quelques-uns de ces décisionnaires :
Le Lévouch, le Pricha et le Dricha, le Chlah, le Lé’hem ‘Hamoudot, le Ba’h, le Taz, le Cha’h, le Beer hagola, le Olat Tamid, le Maguène Avraham, le Atérèt Zékénim, le Péri ‘hadach, le ‘Hok Yaakov, le Even Hahozer, le Tévouot Chor, le Hala’ha Béroura, le Beer Hétèv, Kitvé haari zaal, le Michnat ‘Hassidim, le Matsa Chimourim, les Chout Panim Méhirot etc.
La demande du « Maguid de Mézéritch » au jeune Chnéor Zalman, il n’est âgé alors que de vingt-quatre ans, en fin de l’année 5530, est double :
Il doit réaliser une synthèse de tous les décisionnaires qui ont précédé et succédé à l’édition du Choul’han Arou’h de Rabbi Yossef Caro et en donner une conclusion hala’hique claire et unique, de plus il doit impérativement mentionner la raison de chacune des lois.
En effet : « Il est impossible d’enseigner ou d’extraire une loi du Choul’han Arou’h de Rabbi Yossef Caro sans (en) connaître (la source ainsi que) la raison du din ».
En l’année 5532, après tout juste deux ans de travail.
La première partie du Choul’han Arou’h, qui est appelée Ora’h ‘Haïm est achevée. Pendant ces deux années, les lois de tsitsit et de pessa’h seront présentées aux deux frères Rabbi Chmélka de Nichklechbourg et Rabbi Pin’has le « Baal Ahaflaha », ils seront véritablement émerveillés par la sagesse et le travail du jeune Chnéor Zalman, « ils le couvrent de louanges, le bénissent » et l’encouragent à poursuivre et à terminer son œuvre.
De plus il est fort intéressant de préciser que chaque décision hala’hique rapportée dans le Choul’han Arou’h haRav est largement exposée devant le « Maguid » par le jeune Chnéor Zalman. Pendant ces débats, la pensée du Maître se conjugue à celle de l’élève. En l’année 5534, le Rabbi Ména’hem Mendel de Horodok et le Rabbi Chnéor Zalman se rendirent chez le gaôn de Vilna, mais ce dernier refusera de les recevoir. En l’année 5537, alors que le Rabbi Ména’hem Mendel de Horodok se rend en Terre Sainte pour s’y installer, accompagné par de nombreux hassidim, le Rabbi Chnéor Zalman l’accompagne.
Dans la ville de Mohilov non loin de la Turquie, à la demande de Rabbi Ména’hem de Horodok, ils se sépareront. Le Rabbi Chnéor Zalman restera à Mohilov un an et demi, il conclura le talmud et ses commentateurs pour la seizième fois et écrira de nouveau le Choul’han Arou’h, c’est ce qui est appelé la « maadoura batra », la dernière version.
Malheureusement, nous n’avons pas eu le mérite d’hériter de ces écrits, seuls les quatre premiers chapitres de cette « maadoura batra », nous parviendront, par un effet de la providence Divine, la maison du Rabbi brûlera à deux reprises lors de deux grands incendies, les précieux manuscrits disparurent dans les flammes.
Le Choul’han Arou’h HaRav ne sera pas imprimé du vivant du Rabbi, ce sont ses enfants, les guéonim Rabbi Dov Beer et Rabbi ‘Haïm Avraham qui se chargeront de le faire en l’année 5574. Seuls quelques feuillets du Choul’han Arou’h haRav seront diffusés parmi ses ‘hassidim
du vivant de Rabbi Chnéor Zalman. D’autres écrits seront édités à la demande de Rabbi Chnéor Zalman : Les lois de l’étude de la Thora seront imprimées en 5554 dans la ville de Chéklov.
Le tableau des bénédictions le sera en l’année 5560 et les lois du siddour, le livre de prières, en l’année 5563 tous deux également à Chéklov.
Les lois des bénédictions de profits du Choul’han Arou’h haRav ont été réécrites par le Rabbi Chnéor Zalman à deux reprises :
Premièrement dans ce qui est appelé « le loua’h des bénédictions » le tableau des bénédictions, en l’année 5560. Deuxièmement dans le « seder birkat hanéhénine (la traduction de ce livre est présentée ici) » l’ordre de la bénédiction de profits, en l’année 5563. Celles-ci furent introduites dans le corps du siddour et imprimées à la demande du Rabbi
Chnéor Zalman, comme nous l’avons signalé plus haut, à Chéklov en l’année 5563. Le « seder birkat hanéhénine » est écrit 30 ans après la rédaction du Choul’han Arou’h, il est à considérer comme la « mahadoura batra », l’œuvre de référence pour les lois des bénédictions, le Rabbi s’était alors libéré de « l’humilité » qui l’empêchait dans son jeune âge de se démarquer des décisions hala’hiques des premiers et derniers Maîtres. En elloul de l’année 5572 le Rabbi et toute sa famille ainsi que de très nombreux hassidim quittent Liadi et fuient à l’approche des troupes napoléoniennes qui envahissent la Russie. Le 12 téveth 5573 ils entrent dans le village appelé Piéna. Après la prière du soir et la récitation de la havdala, à la sortie du chabbat, le 24 téveth 5573, le Rabbi se lia à Dieu dans une union éternelle et rejoignit la yéchiva Céleste.
Il est enterré dans la ville de Aditch
Trouvez sur notre site, quelques un de ces écrits traduits et annotés par rav Yeochoua Mottal. Avec le soutien de la fondation de la shoah.